Son maître, incertain sur la manière dont cette aventure finirait,
l’attendait en tremblant. Jacques rentra chargé des dépouilles de ces
gens ; il s’en était emparé pour qu’ils ne fussent pas tentés de se
relever ; il avait éteint leur lumière et fermé à double tour leur
porte, dont il tenait la clef avec un de ses pistolets. « À présent,
monsieur, dit-il à son maître, nous n’avons plus qu’à nous barricader en
poussant nos lits contre cette porte, et à dormir paisiblement… » Et il
se mit en devoir de pousser les lits, racontant froidement et
succinctement à son maître le détail de cette expédition.LE
MAÎTREJacques, quel diable d’homme es-tu ! Tu crois donc…JACQUESJe ne
crois ni ne décrois.LE MAÎTRES’ils avaient refusé de se coucher
?JACQUESCela était impossible.LE MAÎTREPourquoi ?JACQUESParce qu’ils ne
l’ont pas fait.LE MAÎTRES’ils se relevaient ?JACQUESTant pis ou tant
mieux. sac longchamp pliage pas cher
LE MAÎTRESi… si… si… et…JACQUESSi, si la mer bouillait, il y aurait,
comme on dit, bien des poissons de cuits. Que diable, monsieur, tout à
l’heure vous avez cru que je courais un grand danger et rien n’était
plus faux ; à présent vous vous croyez en grand danger, et rien
peut-être n’est encore plus faux. Tous, dans cette maison, nous avons
peur les uns des autres ; ce qui prouve que nous sommes tous des sots…
»Et, tout en discourant ainsi, le voilà déshabillé, couché et endormi.
Son maître, en mangeant à son tour un morceau de pain noir, et buvant un
coup de mauvais vin, prêtait l’oreille autour de lui, regardait Jacques
qui ronflait et disait : « Quel diable d’homme est-ce là !… » À
l’exemple de son valet, le maître s’étendit aussi sur son grabat, mais
n’y dormit pas de même. Dès la pointe du jour, Jacques sentit une main
qui le poussait ; c’était celle de son maître qui l’appelait à voix
basse : « Jacques ! Jacques !JACQUESQu’est-ce ?LE MAÎTREIl fait
jour.JACQUESCela se peut.LE MAÎTRELève-toi donc. sac longchamp pas cher
JACQUESPourquoi ?LE MAÎTREPour sortir d’ici au plus
vite.JACQUESPourquoi ?LE MAÎTREParce que nous y sommes mal.JACQUESQui le
sait, et si nous serons mieux ailleurs ?LE MAÎTREJacques !JACQUESEh
bien, Jacques ! Jacques ! quel diable d’homme êtes-vous ?LE MAÎTREQuel
diable d’homme es-tu ? Jacques, mon ami, je t’en prie. »Jacques se
frotta les yeux, bâilla à plusieurs reprises, étendit les bras, se leva,
s’habilla sans se presser, repoussa les lits, sortit de la chambre,
descendit, alla à l’écurie, sella et brida les chevaux, éveilla l’hôte
qui dormait encore, paya la dépense, garda les clefs des deux chambres ;
et voilà nos gens partis.Le maître voulait s’éloigner au grand trot ;
Jacques voulait aller le pas, et toujours d’après son système.
Lorsqu’ils furent à une assez grande distance de leur triste gîte, le
maître, entendant quelque chose qui résonnait dans la poche de Jacques,
lui demanda ce que c’était : Jacques lui dit que c’étaient les deux
clefs des chambres.LE MAÎTREEt pourquoi ne les avoir pas rendues
?JACQUESC’est qu’il faudra enfoncer deux portes ; celle de nos voisins
pour les tirer de leur prison, la nôtre pour leur délivrer leurs
vêtements ; et que cela nous donnera du temps. sac longchamps pliage soldes
LE MAÎTREFort bien, Jacques ! mais pourquoi gagner du temps
?JACQUESPourquoi ? Ma foi, je n’en sais rien.LE MAÎTREEt si tu veux
gagner du temps, pourquoi aller au petit pas comme tu fais ?JACQUESC’est
que, faute de savoir ce qui est écrit là-haut, on ne sait ni ce qu’on
veut ni ce qu’on fait, et qu’on suit sa fantaisie qu’on appelle raison,
ou sa raison qui n’est souvent qu’une dangereuse fantaisie qui tourne
tantôt bien, tantôt mal.LE MAÎTREPourrais-tu me dire ce que c’est qu’un
fou, ce que c’est qu’un sage ?JACQUESPourquoi pas ?… un fou… attendez…
c’est un homme malheureux ; et par conséquent un homme heureux est
sage.LE MAÎTREEt qu’est-ce qu’un homme heureux ou malheureux
?JACQUESPour celui-ci, il est aisé. Un homme heureux est celui dont le
bonheur est écrit là-haut ; et par conséquent celui dont le malheur est
écrit là-haut, est un homme malheureux.LE MAÎTREEt qui est-ce qui a
écrit là-haut le bonheur et le malheur ?JACQUESEt qui est-ce qui a fait
le grand rouleau où tout est écrit ? Un capitaine, ami de mon capitaine,
aurait bien donné un petit écu pour le savoir ; lui, n’aurait pas donné
une obole, ni moi non plus ; car à quoi cela me servirait-il ? En
éviterais-je pour cela le trou où je dois m’aller casser le cou ?LE
MAÎTREJe crois que oui.JACQUESMoi, je crois que non ; car il faudrait
qu’il y eût une ligne fausse sur le grand rouleau qui contient vérité,
qui ne contient que vérité, et qui contient toute vérité.
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